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@ -233,7 +233,7 @@ dimensions à partir d'un état de type désordonné (figure~\ref{fig:desordonne
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\begin{figure}[p]
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\centering
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\includegraphics[width=.8\textwidth]{img/foam-time}
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\caption{Graphe de l'évolution temporelle de la taille moyenne normalisée des
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\caption{Graphe de l'évolution temporelle de l'aire moyenne normalisée des
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bulles d'une mousse liquide en deux dimensions}
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\label{fig:mousses-graph}
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\end{figure}
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@ -267,6 +267,10 @@ de manière similaire dans le temps (on ne peut plus distinguer deux images
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prises à des moments différents de deux dont la seconde est un agrandissement
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de la première).
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\end{enumerate}
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Il faut bien comprendre que ce graphe est réalisé \emph{a posteriori}, une
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fois que le fonctionnement du système a été découvert et compris. Le
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paramètre $<A>/<A_0>$ décrit ici l'évolution du système. Ces trois figures
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proviennent de \cite{drenckhan_presentation_2012}.
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Nous opérons en aveugle, sans \emph{a priori} forts sur les mousses et leurs
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agencements. Nous avons tout de même connaissance des quatres lois de Plateau
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@ -525,7 +529,7 @@ Le musicologue Hugo Riemann a beaucoup exploré ce mode de représentation des
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relations intervaliques entre notes pour soutenir son système liant les triades
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majeures et mineures. En gardant l'agencement d'Euler et en récupérant une
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triangulation de l'espace, on obtient immédiatement toutes les triades Majeures
|
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et mineures de la gamme agencées par tonalités voisinnes, comme Do Majeur (La
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et mineures de la gamme agencées par tonalités voisines, comme Do Majeur (La
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mineur) est la tonalité relative Majeure (mineure) à La mineur (Do Majeur)
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respectivement, comme on peut le voir sur la figure~\ref{fig:trig}.
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@ -673,12 +677,36 @@ double distance=.5mm,scale=.50\textwidth/9.2cm]
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\draw[hex,dashed] (6d.center) -- +(-30:1.0cm);
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||||
\end{tikzpicture}
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\label{fig:dual}}
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\caption{Triangulation d'accords et dual se rapportant à un graphe de Cayley}
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\label{fig:cayley-use}
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\end{figure}
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\section{Formalisation}
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\medskip
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On s'intéressera à trois structures musicales pour \emph{musifier} les bulles
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d'un mousse :
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\begin{itemize}
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\item les \textbf{relations harmoniques} comme la donnée d'un accord ou d'un
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timbre. Un accord est une superposition de notes alors qu'un timbre est plutôt
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une composition de fréquences (dans le cas de M1, page \pageref{subsec:modal}).
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C'est une donnée ponctuelle, instantanée, permettant de valider immédiatement
|
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un critère sonore. Par exemple, pour le timbre : « c'est une trompette ! » ou
|
||||
bien pour la justesse : « cet accord est très dissonant » ;
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\item les \textbf{relations mélodiques} comme une succession d'évènements
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sonores se déployant dans le temps, ces évènements pouvant être des structures
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harmoniques. On peut évaluer la similarité à un air connu : « on dirait Frère
|
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Jacques » ou s'attendre à un développement musical : « Il va de nouveau y avoir
|
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cette même phrase mélodique » ;
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\item les \textbf{relations rythmiques} sont aussi une succession d'évènements
|
||||
s'étalant dans le temps. \textit{A contrario}, on se concentre uniquement sur
|
||||
le moment où arrive l'évènement (onset) et pas sur sa nature. On peut par
|
||||
exemple reconnaître des \emph{ostinati} rythmiques.
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||||
\end{itemize}
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||||
Ces trois structures musicales s'appuient sur l'analyse des intervalles : de
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||||
manière évidente pour harmonique et mélodique, les relations rythmiques sont
|
||||
analysables commes intervalles de temps.
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||||
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||||
\clearpage
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||||
\section{Méthode}
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\subsection{Un tonnetz comme graphe de Cayley}
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\label{subsec:tonnetz-cayley}
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%(thèse de julien cohen)
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@ -691,30 +719,36 @@ G~:
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|||
\item un arc étiqueté $e$ setrouve entre les sommets $U$ et $V$ si $U + e = V$.
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||||
\end{itemize}
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||||
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||||
Un tonnetz peut être vu comme le graphe de Cayley de la présentation finie
|
||||
d'un groupe, en l'occurence du groupe cyclique $\mathbb{Z}_{12}$ des 12
|
||||
demi-tons de la gamme occidentale, muni de l'addition comme loi commutative et
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||||
d'une partie génératrice $S$. Pour garder l'analogie dans la figure
|
||||
\ref{fig:cayley}, nous utilisons deux générateurs : la tierce Majeure
|
||||
(\texttt{4}) et la quinte juste (\texttt{7}). Le sommet à l'origine du graphe
|
||||
de Cayley est l'élément \emph{neutre} du groupe. Dans nos exemples, nous
|
||||
utilisons la présentation finie suivante :
|
||||
$$ g_{4,7} = < 4, 7\ |\ 3\cdot4=0, 12\cdot7=0 > $$
|
||||
Un tonnetz peut être vu comme le graphe de Cayley de la présentation finie d'un
|
||||
groupe, en l'occurence du groupe cyclique $\mathbb{Z}_{12}$ des 12 demi-tons de
|
||||
la gamme occidentale, muni de l'addition comme loi commutative et d'une partie
|
||||
génératrice $S$. Pour garder l'analogie dans la figure \ref{fig:cayley}, nous
|
||||
utilisons deux générateurs : la tierce Majeure (\texttt{4}) et la quinte juste
|
||||
(\texttt{7}). Le sommet à l'origine du graphe de Cayley est l'élément
|
||||
\emph{neutre} du groupe. Dans nos exemples, nous utilisons la présentation
|
||||
finie suivante, noté additivement car nous sommes dans un groupe abélien :
|
||||
$$ g_{4,7} = < 4, 7\ |\ 3+4=0, 12+7=0 > $$
|
||||
|
||||
\begin{figure}[p]
|
||||
\caption{Chemins dans un graphe de Cayley}
|
||||
\end{figure}
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||||
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||||
Dans le graphe de Cayley associé à cette présentation, l'espace se replie sur
|
||||
lui même après 4 « sauts » de tierce Majeure ou 12 « sauts » de quinte juste,
|
||||
on a ainsi un tore.
|
||||
on a ainsi un tore. Nous travaillons dans un dépliage de ce tore.
|
||||
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||||
%Chemins hamiltoniens dans le tonnetz \cite{albini_hamiltonian_2009}.
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||||
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||||
\subsection{Quelques mappings}
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||||
Pour apporter des éléments de réponse aux questions des physiciens (§~%
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||||
\ref{subsec:mousses}), nous proposons les mappings suivants. Le premier porte
|
||||
sur l'aspect signal et entre de ce fait complètement dans le cadre de la
|
||||
sonification classique, les trois suivantes tirent partie des théories
|
||||
musicales néo-Riemanniennes et portent sur des études rythmiques et mélodiques.
|
||||
Pour apporter des éléments de réponse aux questions des physiciens
|
||||
(§~\ref{subsec:mousses}), nous proposons les mappings M$_1$, M$_2$, M$_3$ et
|
||||
M$_4$ suivants. Le premier porte sur l'aspect signal et entre de ce fait
|
||||
complètement dans le cadre de la sonification classique, les trois suivantes
|
||||
tirent partie des théories musicales néo-Riemanniennes et portent sur des
|
||||
études rythmiques et mélodiques.
|
||||
|
||||
\subsubsection{Synthèse modale}
|
||||
\subsubsection{M$_1$ : Synthèse modale}
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||||
\label{subsec:modal}
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||||
Un objet physique vibre librement après avoir été excité et présente des modes
|
||||
propres de vibration dépendant entre autres de sa géométrie et des matériaux le
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||||
constituant. Ces modes peuvent être observés sur le spectre des fréquences du
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||||
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@ -722,25 +756,41 @@ signal émis et sont utilisés par \modalys\ pour sauvegarder l'empreinte sonore
|
|||
d'un objet physique. Le signal émis est un timbre particulier que notre système
|
||||
auditif \emph{reconnaît} et associe à l'objet qui l'a émis. Par exemple, une
|
||||
cuiller en bois tombant au sol a un son caractéristique et facilement
|
||||
différenciable d'une cuiller en métal.
|
||||
différenciable d'une cuiller en métal. Nous utilisons cette capacité de
|
||||
reconnaissance pour reconnaître et différencier différentes organisations
|
||||
spatiales des bulles dans une mousse en deux dimensions et plus tard
|
||||
reconnaître leur évolution.
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|
||||
Nous utilisons cette capacité de reconnaissance pour reconnaître et
|
||||
différencier différentes organisations spatiales des bulles dans une mousse en
|
||||
deux dimensions et plus tard reconnaître leur évolution.
|
||||
La synthèse modale est un cas de sonification classique. Nous associons un mode
|
||||
de vibration (virtuel, il ne correspond à aucun objet physique existant) à
|
||||
chaque bulle de la mousse, ainsi les paramètres de la bulle servent à
|
||||
déterminer les paramètres du mode.
|
||||
|
||||
La synthèse modale est un cas de sonification classique. Nous associons un
|
||||
résonnateur à chaque bulle de la mousse, ainsi les paramètres de la bulle
|
||||
servent à déterminer les paramètres du résonnateur. Ce dernier est modélisé
|
||||
très simplement par une fonction oscillante atténuée :
|
||||
$$ cos(a\cdot t)\cdot e^{-k\cdot t} $$
|
||||
Nous additionnant ensuite le signal obtenu pour chaque bulle ; les paramètres
|
||||
à régler sont la largeur de bande de fréquence de destination et sa borne
|
||||
inférieure
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||||
Ce premier mapping se veut très simple afin de déterminer quelles informations
|
||||
sont très facilement accessibles à l'ouïe. L'implémentation
|
||||
(§~\ref{sec:implementation}) a été menée en utilisant \modalys.
|
||||
\begin{table}[h!]
|
||||
\centering
|
||||
\begin{tabular}{|l|l|l|}
|
||||
\hline
|
||||
\textbf{Paramètre de la bulle} &
|
||||
\textbf{Paramètre du modèle} &
|
||||
\textbf{Paramètre arbitraires} \\
|
||||
\hline
|
||||
Aire & Fréquence & \emph{Aucun}\\
|
||||
Nombre de voisins & Amplitude & \\
|
||||
Périmètre & Bande de fréquence & \\
|
||||
\hline
|
||||
\end{tabular}
|
||||
\caption{Liste des paramètres d'une bulle liée à un mode de vibration}
|
||||
\label{tab:param1}
|
||||
\end{table}
|
||||
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||||
\subsubsection{Chemins rythmiques}
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||||
Nous additionnons ensuite le signal obtenu pour chaque bulle ce qui construit
|
||||
un timbre ; les paramètres à régler sont détaillés dans la table
|
||||
\ref{tab:param1}. Ce premier mapping se veut très simple afin de déterminer
|
||||
quelles informations sont très facilement accessibles à l'ouïe.
|
||||
L'implémentation (§~\ref{sec:implementation}) a été menée en utilisant
|
||||
\modalys.
|
||||
|
||||
\subsubsection{M$_2$ : Chemins rythmiques}
|
||||
À l'image d'un exemple de sonification du §~\ref{subsec:sonification}, le
|
||||
compteur Geiger, nous pouvons utiliser le rythme comme lien à l'organisation
|
||||
spatiale des bulles d'une mousse liquide en deux dimensions.
|
||||
|
@ -762,42 +812,170 @@ obtenir une phrase rythmique]{
|
|||
|
||||
On parcours par balayage le long d'une segment de droite $(\Delta)$ l'image
|
||||
d'une mousse en sélectionnant tous les centres des bulles étant à une distance
|
||||
$d$ de la droite. Ces échantillons récoltés sont ensuites projetés
|
||||
orthogonalement sur $(\Delta)$. On sonifie ensuite la distance entre chaque
|
||||
point projeté pour obtenir un motif rythmique : nous avons ainsi une
|
||||
information en une dimension en traversant un échantillon et nous pouvons
|
||||
détecter une symétrie axiale d'axe orthogonal à $(\Delta)$.
|
||||
$d$ de la droite (figure \ref{fig:rythm1}). Ces échantillons récoltés sont
|
||||
ensuites projetés orthogonalement sur $(\Delta)$, comme illustré figure
|
||||
\ref{fig:rythm2}. On sonifie ensuite la distance entre chaque point projeté
|
||||
pour obtenir un motif rythmique : nous avons ainsi une information en une
|
||||
dimension en traversant un échantillon et nous pouvons détecter une symétrie
|
||||
axiale d'axe orthogonal à $(\Delta)$. La liste des paramêtres peut être
|
||||
consultée dans la table \ref{tab:param2}.
|
||||
|
||||
Cette technique est mise en pratique de manière plus générale par S. Adhitya
|
||||
dans \textsc{Sum} \cite{adhitya_audio-assisted_2011}, un outil permettant de
|
||||
sonifier l'organisation urbaine à partir de plans surimposés.
|
||||
\begin{table}[ht]
|
||||
\begin{agrandirmarges}{1cm}
|
||||
\centering
|
||||
\begin{tabular}{|l|l|l|}
|
||||
\hline
|
||||
\textbf{Paramètre de la bulle} &
|
||||
\textbf{Paramètre du modèle} &
|
||||
\textbf{Paramètre arbitraires} \\
|
||||
\hline
|
||||
Position du centre en abscisse & Position de l'évènement sur l'axe du temps &
|
||||
Équation de droite $(\Delta)$ \\
|
||||
Position du centre en ordonnée & & \\
|
||||
\hline
|
||||
\end{tabular}
|
||||
\caption{Liste des paramètres d'une bulle liée à un chemin rythmique}
|
||||
\label{tab:param2}
|
||||
\end{agrandirmarges}
|
||||
\end{table}
|
||||
|
||||
\subsubsection{Chemins sonores}
|
||||
Les mappings précédents décrivent soit de manière globale le système en
|
||||
omettant des irrégularités locales, soit de manière locale mais restreinte à
|
||||
une dimension ; nous sommes intéressés par des variations au niveau local mais
|
||||
en deux dimension, afin par exemple de trouver des zones d'ordre parmis un
|
||||
désordre moyen avec des chemins plus complexes.
|
||||
Une technique similaire est mise en œuvre par S. Adhitya dans \textsc{Sum}
|
||||
\cite{adhitya_audio-assisted_2011}, un outil permettant de sonifier
|
||||
l'organisation urbaine à partir de plans surimposés.
|
||||
|
||||
\subsubsection{Remarque et extension des chemins rythmiques}
|
||||
Nous remarquons que pour M$_2$, M$_3$ et M$_3$ on veut explorer un espace (2D)
|
||||
mais en cheminant le long d'un chemin (1D). Cette démarche est intéressante et
|
||||
logique pour les raisons suivantes :
|
||||
\begin{itemize}
|
||||
\item dans le cas d'un espace homogène, les bulles au cœur du chemin sont
|
||||
« typiques » et représentatives de l'espace non exploré ;
|
||||
\item dans le cas d'un espace non homogène (figure \ref{fig:desordonnee})
|
||||
on n'obtient pas toujours le même résultat suivant le point de départ du
|
||||
chemin, pour un même chemin ;
|
||||
\item une courbe fractale continue remplissant le plan permettrait d'explorer
|
||||
exhaustivement tout l'espace des bulles, par exemple une courbe de Hilbert de
|
||||
dimension donnée. Elle a pour intérêt de n'être constitué que de segment de
|
||||
droite.
|
||||
\end{itemize}
|
||||
|
||||
On peut imaginer une famille de courbes $(H_0,H_1,H_2)$ qui remplissent de
|
||||
mieux en mieux l'espace, $H_i$ approche et aggrège les parcelles.
|
||||
|
||||
\begin{figure}[ht]
|
||||
\caption{famille de courbes}
|
||||
\label{fig:hilbert}
|
||||
\end{figure}
|
||||
|
||||
Chaque itération présente un moyennage des valeurs, du plus global au plus
|
||||
local. Chaque « coude » de la courbe de Hilbert est un point aggrégeant les
|
||||
valeurs des bulles à une distance $D$, $D$ dépendant de l'itération de la
|
||||
courbe de Hilbert : plus l'itération est élevée et plus $D$ est petit.
|
||||
Arrivé à une segmentation de l'espace proche en parcelles de taille moyenne
|
||||
proche de la taille moyenne des bulles, nous nous trouvons à un niveau de
|
||||
description très local, puisque chaque coude aura un moyennage des valeurs
|
||||
sur une bulle (dans un espace homogène).
|
||||
|
||||
\subsubsection{M$_3$ : Chemins musicaux}
|
||||
Dans la section précédente, nous remplissions le plan avec une courbe fractale
|
||||
continue. Nous pouvons aussi nous servir d'un maillage hexagonal de taille
|
||||
caractéristique initiale réglable.
|
||||
|
||||
\begin{figure}[p]
|
||||
\caption{Schéma de la sonification des chemins dans un système physique en deux
|
||||
dimensions}
|
||||
\label{fig:M3}
|
||||
\end{figure}
|
||||
|
||||
Pour ce faire, nous utilisons le lien mis en lumière précédemment
|
||||
(§~\ref{subsec:tonnetz-cayley}) entre tonnetz et graphe de Cayley afin de
|
||||
\emph{musifier} des parcours dans une mousse plus ou moins régulière. Un chemin
|
||||
dans une mousse est une suite de sauts entre bulles voisinnes. Nous numérotons
|
||||
de manière unique le voisinnage de chaque bulle et nous indiquons ainsi un
|
||||
chemin par une suite d'entiers correspondant aux directions à prendre.
|
||||
En effet, on ne peut que noter le parallélisme entre l'organisation hexagonale
|
||||
d'une mousse régulière (figure \ref{fig:reguliere}) avec un graphe de Cayley
|
||||
d'une présentation de $\mathbb{Z}_{12}$ (figure \ref{fig:dual}) et par
|
||||
conséquent de son tonnetz associé.
|
||||
Il semble donc naturel de se servir de cette représentation et d'essayer
|
||||
de voir la mousse comme un tonnetz, c'est à dire un espace pavé de notes.
|
||||
Ce dernier, plongé dans l'espace, est ensuite déformé au gré de l'évolution du
|
||||
système.
|
||||
|
||||
Dans le graphe de Cayley du groupe $\mathbb{Z}_{12}$, chaque élément a six
|
||||
voisins, en prenant les directions \texttt{a}, \texttt{b}, \texttt{a+b},
|
||||
\texttt{-a}, \texttt{-b} et \texttt{-(a+b)}. Plongé dans un tonnetz, ceci
|
||||
correspond à une suite de notes.
|
||||
%---
|
||||
\bigskip
|
||||
La figure \ref{fig:M3} présente schématiquement les deux projections $\pi_{12}$
|
||||
et $\pi_{21}$ des plans $P_1$, l'espace où évolue le système étudié, et $P_2$
|
||||
l'espace musical sous-jacent où se trouve un pavage hexagonal généré par un
|
||||
graphe de Cayley plongé dans le plan : il forme des hexagones réguliers comme
|
||||
une mousse régulière et à chacun de ces hexagone correspond une note. Toutes
|
||||
les transformations se font sur une base métrique.
|
||||
|
||||
\subsubsection{Chemins augmentés}
|
||||
Nous avons rajouté des extensions au dessus des chemins sonores tels que
|
||||
\begin{figure}[ht]
|
||||
\caption{Numérotation unique des voisins d'une bulle}
|
||||
\label{fig:num}
|
||||
\end{figure}
|
||||
|
||||
Un chemin dans une mousse est une suite de sauts entre bulles voisines. Plongé
|
||||
dans un tonnetz, ceci correspond à une suite de notes. Dans le graphe de
|
||||
Cayley de la présentation $g_{4,7}$ du groupe $\mathbb{Z}_{12}$, chaque élément
|
||||
a six voisins, en prenant les directions \texttt{a}, \texttt{b}, \texttt{a+b},
|
||||
\texttt{-a}, \texttt{-b} et \texttt{-(a+b)}. Nous numérotons de manière unique
|
||||
(figure \ref{fig:num}) le voisinnage de chaque bulle et nous indiquons ainsi un
|
||||
chemin par une suite d'identifiants correspondant aux directions (uniques) à
|
||||
prendre. Nous utiliserons par la suite soit des chemins construits à partir de
|
||||
points ou définits comme une succession de directions. Dans tous les cas, deux
|
||||
points consécutifs dans un chemin sont \emph{voisins} dans la mousse ou le
|
||||
graphe de Cayley. On construit les projections de la manière suivante :
|
||||
\begin{itemize}
|
||||
\item $\pi_{12}$ : on part du plan $P_1$, dans lequel se trouve un chemin $c$
|
||||
de longueur $n$ constitué des \emph{points} $p_1$, $p_2$, …, $p_n$.
|
||||
\begin{enumerate}
|
||||
\item On commence par construire une grille hexagonale $P_2$ centrée sur les
|
||||
coordonées de $p_1$, avec pour taille caractéristique le rayon moyen des
|
||||
bulles.
|
||||
\item Ensuite, on détermine à quelle position se trouve chaque $p_i$ de $P_1$
|
||||
dans $P_2$ par un changement de coordonnées.
|
||||
\item $p_i$ exprimé dans les nouvelles coordonnées détermine ainsi la note
|
||||
associée.
|
||||
\end{enumerate}
|
||||
\item $\pi_{21}$ : on part du plan $P_2$, dans lequel se trouve un chemin $c$
|
||||
de longueur $n$ cette fois décrits par \emph{voisinage} $v_1$, $v_2$, …, $v_n$.
|
||||
On souhaites trouver un chemin « équivalent » dans le plan $P_1$ contenant le
|
||||
système physique :
|
||||
\begin{enumerate}
|
||||
\item On sélectionne \emph{arbitrairement} un centre de bulle comme point de
|
||||
départ.
|
||||
\item On détermine quels sont ses voisins et on les numérote.
|
||||
\item On parcours $c$ dans $P_1$ comme on le ferait dans $P_2$, c'est à dire
|
||||
en choisissant le prochain voisin à chaque bulle.
|
||||
\item On obtient ainsi un chemin $c'$ constitué des \emph{points} $p_1$, $p_2$,
|
||||
…, $p_n$ dans $P_1$.
|
||||
\end{enumerate}
|
||||
\end{itemize}
|
||||
|
||||
\bigskip
|
||||
La méthode consiste à écouter comparativement le rendu d'un chemin dans $P_1$
|
||||
et dans $P_2$ en partant du fait que, si la mousse est régulière, alors
|
||||
les deux rendus sonores seront identiques.
|
||||
|
||||
\begin{table}[ht]
|
||||
\begin{agrandirmarges}{1.5cm}
|
||||
\centering
|
||||
\begin{tabular}{|l|l|l|}
|
||||
\hline
|
||||
\textbf{Paramètre de la bulle} &
|
||||
\textbf{Paramètre du modèle} &
|
||||
\textbf{Paramètre arbitraires} \\
|
||||
\hline
|
||||
Position du centre en abscisse & Chemin comme suite de voisins & Orientation de
|
||||
$P_1$ par rapport à $P_2$ \\
|
||||
Position du centre en ordonnée & Rayon moyen d'un hexagone dans la grille & \\
|
||||
« Rayon » moyen des bulles & & \\
|
||||
\hline
|
||||
\end{tabular}
|
||||
\caption{Liste des paramètres d'une bulle liée à un chemin musical}
|
||||
\label{tab:param3}
|
||||
\end{agrandirmarges}
|
||||
\end{table}
|
||||
|
||||
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\subsubsection{M$_4$ : Chemins augmentés}
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Nous avons rajouté des extensions au dessus des chemins musicaux tels que
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décrits dans la section précédente : accords, mélodies plus complexes et
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rythme.
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@ -807,20 +985,25 @@ exemple la comptine Frère Jacques) et le rythme rajoute une information sur les
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différences de distance entre le parcours dans un espace \emph{régulier} et
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déformé.
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\clearpage
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\section{Implementation}
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\label{sec:implementation}
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Tous les mappings ont été implémentés grâce aux outils présents à
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l'\ircam, notamment \modalys, pour la synthèse modale, et
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\openmusic\ comme environnement de programmation principal.
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D'autres outils ont été employés pour les tests mais n'ont été utilisés
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pour l'implémentation finale : Max et \textsc{Mgs}.
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D'autres outils ont été employés pour les études préliminaires mais n'ont été
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utilisés pour l'implémentation finale : Max et \textsc{Mgs}.
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Les mappings M$_1$, M$_2$, M$_3$ et M$_4$ ont été mis en pratique, à
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l'exception de l'extension des chemins rythmiques à l'aide des courbes
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fractales continues remplissant le plan.
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\subsection{Modalys}
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\modalys\ (anciennement appelé Mosaïc) est un outil de synthèse modale par
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modèle physique basée sur \lisp\ \cite{eckel_sound_1995}. Cet outil permet
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de modéliser un objet physique et
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une (ou des) interaction(s) avec ce dernier .
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une (ou des) interaction(s) avec ce dernier.
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\modalys\ simule les modes de vibration de cet objet et calcul le signal reçu à
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un point donné de l'espace. Par exemple, le chevalet d'un violon alto et
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l'archer frottant sur la corde pourraient être respectivement l'objet modélisé
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@ -839,6 +1022,9 @@ office de fonction anonyme à passer à un autre patch ou à une fonction écrit
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en \lisp\ directement. Plusieurs primitives de \modalys\ sont directement
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accessibles dans \openmusic.
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\subsection{Mappings}
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\section{Validation}
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Chaque mapping a été testé avec différents paramètres et sur différents
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échantillons de départ.
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